Sous la plume de Marianne

Celui qui était surnommé le vainqueur de la Grande Guerre, Georges Clémenceau, a eu une vie bien remplie sur le plan professionnel. Après avoir été Président du conseil municipal de Paris, il a été député, puis sénateur, avant de devenir ministre de l'Intérieur, puis de la Guerre et enfin Président du Conseil des ministres français. Il avait été médecin également.

Neuf ans avant de mourir, il se retire de ses fonctions publiques et souhaite profiter de sa vie. Il veut aussi peut-être passer plus de temps avec celle qui fait battre son cœur : Marguerite Baldensperger. Il a rencontré cette femme de 40 ans de moins que lui au soir du 11 novembre 1918, alors qu'il était Président du Conseil des ministres français.

Leur rencontre fut professionnelle. Alors que Marguerite Baldensperger travaillait pour l’éditeur Plon, elle lui demande d'écrire un livre sur Abraham Lincoln. Les deux hommes auraient pu se rencontrer lorsque le docteur avait embarqué pour l'Amérique. Malgré la proposition intéressante, Georges Clémenceau avait décliné cette offre.
Mais il impose un autre sujet à celle qui deviendra sa muse. Il s'agit de Démosthène.

Cette rencontre va lier leurs destins alors que tout les oppose. Ils vont s'aimer, chacun à leur façon, en témoignent les 670 lettres que Clemenceau lui adressa, seuls témoins de leur passion puisque Clemenceau détruisit celles de Marguerite à sa demande.

En 2021, la journaliste Nathalie Saint-Cricq a retracé cette passion amoureuse dans un livre intitulé "Je vous aiderai à vivre, vous m’aiderez à mourir" (Plon), revenant sur la passion amoureuse entre le "tombeur de gouvernements" et son "bel oiseau", son "écureuil volant" ou encore "déesse fricassée dans la neige des Vosges", comme il l'a renomme.

"Souriez, Marguerite, je vous embrasse du plus profond de ma vieille âme. Mais j’ai parfois l’impression d’être le plus jeune de nous deux. Tentez de me faire mentir".

"Laissez-moi vous aimer de façon déraisonnable".