Sous la plume de Marianne

Sous la plume de Marianne

Les miscellanées de Marianne


Une bibliothèque hors du commun

 

 

Vous êtes-vous déjà demandé ce que craignent le plus les textes anciens et les manuscrits rares ? Ce ne sont pas le feu, l’eau ou le temps lui-même, mais les insectes.

 

Au cœur de l’Université de Coimbra, au Portugal (l'une des plus anciennes institutions éducatives d’Europe) se trouve la bibliothèque Joanina, véritable joyau de savoir et d’architecture baroque. Cette bibliothèque unique impressionne non seulement par son décor somptueux, mais aussi par une méthode étonnante de préservation des livres : une colonie de chauves-souris y vit depuis plus de deux siècles.

 

Ainsi, de petites colonies de chauves-souris patrouillent ses étagères depuis la fin du XVIIIe siècle, protégeant les livres des nuisibles. En effet, ces charmantes bestioles (fort utiles) se nourrissent d’insectes susceptibles d’endommager les ouvrages anciens. Elles sont devenues tout aussi importantes pour la bibliothèque que les 1860 livres rares qu’elles gardent. Ces petits veilleurs de nuits jouent un rôle essentiel en éliminant naturellement les nuisibles, sans avoir recours à des produits chimiques qui pourraient abîmer les matériaux sensibles.

 

Pour protéger les meubles en bois et les surfaces des excréments de chauves-souris, le personnel recouvre chaque soir les tables de lecture avec des nappes spéciales en cuir. Les archives de la bibliothèque de cette époque témoignent que des feuilles de cuir spéciales ont été achetées en Russie pour protéger les bureaux de la bibliothèque des excréments de chauves-souris. Le matin, la bibliothèque est soigneusement nettoyée, et la vie reprend son cours dans ce sanctuaire du savoir.

 

La bibliothèque Joanina abrite environ 60 000 volumes, incluant des manuscrits rares, des livres du XVIIe et XVIIIe siècle, et des œuvres d’une valeur inestimable. Grâce aux chauves-souris, ces trésors littéraires sont préservés dans un état remarquable — une collaboration insolite entre l’homme et la nature qui continue d’émerveiller les visiteurs du monde entier.

 

 

 


28/03/2025
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L'imperfection assumée

On a tous ce moment de solitude devant notre manuscrit : un mot qui sonne faux, une faute bête, une tournure maladroite. Et on se dit : “Mais un vrai écrivain ne ferait jamais ça…” si, il le ferait. Et il l’a fait. Les plus grands. Les plus admirés. Les plus publiés. Tous. Et parfois, ils en ont ri, en ont joué, ou en ont fait des leçons savoureuses.

 

 

 

1. Victor Hugo : la faute… à l’enthousiasme ?

Victor Hugo avait un enthousiasme débordant. Un jour, après l’impression de Les Misérables, il envoya à son éditeur un télégramme laconique : « ? »
Ce à quoi l’éditeur répondit tout aussi sobrement : « ! »


Mais Hugo, dans son œuvre, n’était pas toujours aussi concis… ni irréprochable. Il affectionnait les longues phrases à tiroirs où la grammaire se perdait un peu en route. Résultat : certaines tournures seraient aujourd’hui considérées comme des fautes. Mais qui oserait corriger le maître ? (Spoiler : ses éditeurs ont essayé. Et souvent renoncé.)

 

 

 

2. Flaubert et le syndrome de la virgule

Gustave Flaubert, obsessionnel du style, pouvait passer des heures sur… une virgule.
Il racontait dans ses lettres qu’il avait lu à haute voix une même phrase pendant toute une journée, changeant l’emplacement des virgules.

 


Et pourtant, malgré son perfectionnisme maladif, des coquilles sont passées entre les mailles. Il s’en moquait parfois, rappelant que la beauté d’un texte n’est pas dans la perfection technique, mais dans la musique intérieure.

Moralité ? Une faute d’accord ne tue pas un chef-d’œuvre.

 

 

 

3. Agatha Christie et la mémoire qui flanche

La reine du crime a publié plus de 80 romans… mais n’était pas du tout une maîtresse de la cohérence. Elle l’a admis avec beaucoup d’humour dans son autobiographie :

“Il m’est arrivé d’oublier que j’avais déjà tué un personnage dans un précédent roman… et de le faire réapparaître vivant.”
Elle oubliait aussi les noms, les détails… mais ses lecteurs ? Ils étaient trop captivés pour s’en formaliser.
Comme quoi, on peut perdre le fil… tant qu’on garde le suspense.

 

 

4. Colette et les ratures assumées

Colette écrivait à la main, sur son lit, parfois en robe de chambre, entourée de ses chats. Ses manuscrits originaux sont truffés de ratures, de ratures sur les ratures, de notes griffonnées en marge.
Elle appelait ça son ballet d’hésitations.
Et elle en était fière : “Un texte trop lisse n’a pas vécu.”
Tu hésites, tu corriges, tu reviens en arrière ? Colette dirait : “Bravo, c’est que ça vit !”

 

 

 

 5. Stephen King et la machine à fautes

Même les rois du best-seller trébuchent. Dans son livre Écriture : Mémoires d’un métier, Stephen King confesse qu’il a souvent laissé passer des fautes… même après plusieurs relectures. Il raconte qu’un jour, un lecteur lui a envoyé un courrier de huit pages recto verso pour lui signaler toutes les erreurs d’un de ses romans.
Réponse de King ?

Un chèque pour le remercier… et une carte postale avec écrit : “Je suis humain. Et mes personnages aussi.”

 

 

Conclusion : L’imperfection… c’est le style

Vous seriez plutôt Hugo, Flaubert, Colette... ?

Écrire, c’est comme vivre : c’est bourré d’erreurs, d’oublis, de dérapages… et c’est ce qui rend ça passionnant. Vous faites des fautes ? Parfait. vous corrigez, vous doutez, vous recommencez ? Encore mieux. Les plus grands ont trébuché avant vous. Et ils ont souvent su rire de leurs faux pas. Alors, à la prochaine coquille dans votre manuscrit… pensez à Agatha, Victor ou Colette. Et souriez. C’est peut-être ça, le vrai style littéraire : l’imperfection assumée.

 

 

 

Source : https://www.aproposdecriture.com/

Merci à Colette :-)

 

 


27/03/2025
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Bienvenue dans le domaine public !

 
 
 
Cette année, nous allons goûter notre plaisir. 2025 voit en effet passer dans le domaine public des oeuvres de belle facture comme celles de Henri Matisse, d'André Derain, d'Auguste Leroux (peintre-illustrateur), de Louis-Joseph Soulas (peintre-graveur), de Robert Edmond Jones (décorateur de cinéma,), de Rihaku Harada (illustrateur et poète japonais).

Les photographies de Robert Capa et de Werner Bischof deviennent également libres de droit ainsi que les productions du styliste Jacques Fath ou de l’architecte Auguste Perret.

Sans oublier des auteurs comme Colette ou Louise Hervieu (artiste peintre, écrivaine - Prix Fémina en 1936).
 
 
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Illustrateur : Louis Bonnotte (1890-1954)

13/02/2025
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Papa

Certains jours résonnent différemment dans nos vies.
Il en est ainsi de ce 29 août.

Mon père aurait fêté ses 82 ans.

Dix ans après sa disparition brutale, quel homme serait-il aujourd’hui ?

En prenant de l’âge, nos travers en prennent à leur aise, avec pour effet collatéral, d’enquiquiner plus encore ceux qui nous entourent.

Mon père aurait été râleur, certes. Plus encore qu’il y a dix ans.

Pessimiste, plus que jamais.
Alors, je lui aurais suggéré de voir l’autre côté du miroir, le versant « soleil », le verre à moitié plein.
Alors, il m’aurait dit « oui mais… »,

Alors je lui aurais répondu « oui mais quoi ? »,

Alors il m’aurait dit « tu n’avais pas quelque chose à me dire ? »,

Alors je lui aurais répondu « Je t’aime Papa »,

Alors, il serait devenu rose comme une pivoine, puis rouge comme une tomate après que je sois venue l’embrasser et l’enlacer,
Alors, nous serions sortis bras dessus, bras dessous pour fêter son anniversaire au restaurant,

Alors, nous aurions trinqué en nous regardant les yeux dans les yeux,

Alors, mon père m’aurait dit « La vie est belle ».


29/08/2024
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Je lis

 

 

Les pieds dans l'eau,

Je lis Marivaux,

Les yeux au ciel,

Je lis Supervielle,

Face au soleil,

Je lis Corneille,

Au bord du lac,

Je lis Balzac,

A la piscine,

Je lis Makine,

Au bord de la Loire,
Je lis Beauvoir,

Au bal,

Je lis Pascal,

A l'heure du thé,

Je lis Mérimée,

Au dessert,

Je lis Flaubert,

Au lit, au lit,

Je lis, je lis,

Gary, Gary !

Mais aussi La Boétie !

 

 


Marianne Bourgeois 

 


04/08/2024
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