Sous la plume de Marianne

Sous la plume de Marianne

Ce qui me fait croire à Dieu, c’est le soleil qui se lève le matin

 

 

Hier, Jean d'Ormesson aurait fêté ses 100 ans. 


Jean d'O, comme on l'appelait, était un dandy chic et charmeur, un bel esprit à la française dont les mots faisaient mouche à la façon d'un bretteur patenté.

 

Je mesure le privilège d'avoir pu correspondre avec ce lettré.

Je conserve précieusement ses mots, petits et grands.

 

Jean d'Ormesson avait cette capacité de s'émerveiller. L’émerveillement et l’étonnement qui caractérisent Jean d’Ormesson sont d'ailleurs pour lui la raison de croire, comme Voltaire croyait au grand horloger : « Ce qui me fait croire à Dieu, c’est le soleil qui se lève le matin. Je ne peux pas croire que ce soit le fruit du hasard. Je veux bien croire que dans la vie quotidienne, le hasard joue énormément, mais pour la création du monde, il aurait fallu de telles successions de hasards qui aillent tous dans le même sens… C’est cela qui me fait croire qu’il y a quelque chose que nous appelons Dieu. » (juin 2014). 

Mes affectueuses pensées vous accompagnent cher Jean d'O.

Ne taquinez pas trop Voltaire. Lui aussi est un bretteur patenté :-)


17/06/2025
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Et

 

 

J'aime la conjonction "et" parce qu'elle joint le stylo sur le cahier qui réunit la main qui t'écrit et tes yeux qui effleurent les lignes.

 


Erri De Luca

Romancier, poète, dramaturge et traducteur italien

Né en 1950

Extrait "Récolte à la lumière du jour" - Galllimard (2025)

 

Note de Gallimard :

Erri De Luca a toujours écrit des vers en marge de ses pages de prose. Ce sont pour lui des « lignes interrompues, fragmentées » qui surgissent du travail silencieux de la mémoire. Ainsi, dans les poèmes de son dernier recueil, Récolte à la lumière du jour, De Luca transforme les instants vécus en fables intemporelles. Cet ensemble est précédé de son premier recueil de poèmes, Œuvre sur l’eau. Des eaux primordiales de la Bible aux naufrages de migrants dans la mer Méditerranée, l’eau y est évoquée dans ses dimensions symbolique, mythique mais aussi politique. Les images d’Erri De Luca, proches de la vie, disent autant le combat pour la dignité que la beauté des éléments. Sa langue, d’une grande sobriété, éclaire chaque mot de l’intérieur.


16/06/2025
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Shibui, Hanami...ou comment voir le monde autrement

 

La langue française est d'une richesse infinie ; d'où sa capacité à traduire notre pensée, nos ressentis, nos émotions au plus juste.

 

Il existe tant d'autres langues comme il existe tant d'autres mots dont certains sont parfois difficiles à traduire, et qu'il faut alors comprendre avec l'image ou l'émotion qui s'offre à nous.

 

Voici dix mots japonais qui nous permettront peut-être de voir le monde autrement.

 

SHIBUI :

Une beauté simple, discrète, sans artifices. Qui ne cherche pas à impressionner.

 

HANAMI :

Littéralement : admirer les cerisiers en fleurs et célébrer toute leur beauté.

 

ICHIGO ICHIE :

"Une fois, une rencontre". Célébrer chaque instant comme un moment unique qui ne reviendra jamais.

 

TSUNDOKU :

Acheter des livres qu'on ne lit jamais. Mais que l'on garde chez soi, au cas où.

 

YOHAKU NO BI :

La beauté du silence. Ce qui  n'est pas dit ou pas montré mais qui fait toute la poésie d'un moment.

 

KOMOREBI :

Les rayons du soleil filtrés à travers les feuilles des arbres.

 

WABI-SABI :

Trouver la beauté dans les choses imparfaites ou incomplètes.

 

NATSUKASHII : 

Un souvenir qui réchauffe le coeur sans ressentir de tristesse. Une sorte de nostalgie douce.

 

OMOTENASHI :

L'art de l'hospitalité sincère. Offrir dans attendre en retour et accueillir avec le coeur.

 

SHINRIN-YOKU :

Faire un bain de forêt, marcher, respirer, se ressourcer, se reconnecter à la nature.

 

 

Quel mot vous a le plus touché ?

 


15/06/2025
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Légèreté des instants

 

 

 

La légèreté, elle est partout, dans l’insolente fraîcheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et mille fois murmuré, dans la rumeur des cloches d’un monastère à l’heure des offices, comme on mâche un brin d’herbe, dans la fée d’une lumière au détour d’un virage sur les routes serpentine du Jura, dans la pauvreté tâtonnante des sonates de Schubert, dans la cérémonie de fermer lentement les volets le soir, dans une fine touche de bleu, bleu pale, bleu-violet, dans la douceur d’ouvrir une lettre attendue, en différant une seconde l’instant de la lire, dans le bruit des châtaignes explosant au sol et dans la maladresse d’un chien glissant sur un étang gelé, j’arrête là, la légèreté, vous voyez bien, elle est partout donnée.

 

 

 

Christian Bobin

1951-2022

Ecrivain, poète

Extrait "La folle allure"

 

 


13/06/2025
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Parcourir les rayonnages de sa bibliothèque intérieure

 

 

Rien ne vaut de passer un bon moment avec soi-même, à parcourir les rayonnages de sa bibliothèque intérieure.

 

 



Sylvain Tesson

Ecrivain, voyageur

Extrait de "Petit traité sur l’immensité du monde"


11/06/2025
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