Sous la plume de Marianne

Sous la plume de Marianne

Le Petit Dico de Marianne


Anacycliques et palindromes

 

 

Nous connaissons tous dans notre entourage des personnes qui ont un avis sur tout, qui savent tout mieux que quiconque, qui nous abreuvent de photos prises au quatre coins du monde ajoutant « ON a fait le Brésil, le Vietnam » ( quand de mon côté, je fais plus volontiers les courses et le ménage) etc. Bref, des gens que l’on a envie parfois de voir tomber de leur cocotier avec leurs certitudes et leur suffisance. Et lorsque l’occasion se présente, que l’on rabaisse le caquet tout en s’instruisant (et accessoirement, en instruisant l’autre), alors là, c’est la jubilation.

 

Tout récemment, histoire de partager mon émotion du moment, j’envoyai une photo à une personne que je côtoie dans le cadre professionnel. On y voyait une abeille butinant les fleurs d’une glycine blanche déversant ses grappes alanguies sur une verte pelouse.

 

Quelques instants plus tard, mon interlocuteur me répondit par une photo illustrant l’intérieur de la Chapelle Sixtine (avant qu’il ne se fasse expulser pour occupation prolongée par quelques hommes en rouge). « Amitiés de Rome ! », avec sa pomme au premier plan façon « Je m’aime, dieu que je m’aime ! ».

 

J’eus alors une idée. Lorsque j’avais eu le bonheur de visiter Rome, j’avais remarqué une subtilité liée au mot « Roma » qui, écrit à l’envers, donne « Amor ». Je tentai alors de reproduire cette trouvaille avec des mots français. Ainsi, je trouvai :

 

➡️ Zen et nez

➡️ Bons et snob

➡️ Trace et écart

➡️ Saper et repas

 

Ce procédé, qui consiste à lire un mot ou une phrase à l’endroit comme à l’envers, en modifiant le sens, se nomme anacyclique. Je pensais, à tort, qu’il s’agissait de palindrome. Que nenni.

 

Le palindrome, ce sont des mots miroirs. Un palindrome a pour particularité de pouvoir être lu indifféremment dans un sens ou dans l’autre, c’est-à-dire de gauche à droite ou de droite à gauche. Par conséquent, l’ordre des caractères d’un palindrome est symétrique.

 

➡️ Kayak est l’un des palindromes les plus connus en français. Qu’on le lise dans un sens ou dans l’autre, le mot reste le même.

 

Les palindromes dans la littérature :

La littérature des poètes et des esthètes s’intéresse au palindrome depuis belle lurette.

Ainsi, des auteurs aussi illustres que le grand Victor Hugo nous ont légué quelques-unes de ces pépites à travers leur poésie. 

 

« Et la marine va venir à Malte »

« Tu l’as trop écrasé, César, ce Port-Salut » (J’adore !)

 

Revenons à nos moutons et plus particulièrement à cette histoire de photos. Après avoir reçu ce cliché "romain", je répondis à mon interlocuteur : « Merveilleuse Roma dont vous connaissez sûrement l’anacyclique « Amor » ». Depuis, silence radio.


02/05/2025
2 Poster un commentaire

Sérendipité

 

 

Il existe dans notre langue française des mots peu usités, dont la prononciation ne semble pas naturelle et dont je retiens pourtant la signification. Pourquoi ? Parce qu'ils "sonnent" bien à mon oreille, que je les trouve plaisants à entendre, et qu'ils ressemblent parfois à ces mots bizarres prononcés devant un chaudron de (gentille) sorcière.

Ainsi en est-il du mot "sérendipité".

 

Depuis quelques années, le nom "sérendipité" est entré dans l’usage en français. Il s’agit d’un emprunt de l’anglais serendipity, « don de faire par hasard des découvertes fructueuses », un mot créé par Horace Walpole et qu’il avait tiré d’un conte oriental, Les Trois Princes de Serendip (1754), Serendip ou Serendib étant une ancienne transcription anglaise de Sri Lanka, ce dernier étant lui-même composé du sanscrit Sri, « souveraineté, richesse, éclat », et Lanka, primitivement Langkâ, que l’on a rapproché du grec lagkanein, « obtenir par le sort ». Serendip est donc cette terre bénie des dieux où la fortune semble être offerte à chacun.

 

Aujourd’hui le nom "sérendipité" s’emploie fréquemment dans le monde scientifique pour désigner une forme de disponibilité intellectuelle, qui  permet de tirer de riches enseignements d’une trouvaille inopinée ou d’une erreur.
 
On parlera ainsi de "sérendipité" à propos d’un brillant mais négligent chercheur écossais qui avait la réputation d’oublier régulièrement ses boîtes à culture, et qui, rentrant de vacances, eut la surprise de découvrir dans l’une d’elles qu’une forme de moisissure avait empêché le développement des bactéries. Alexander Fleming venait de découvrir la pénicilline. Pour conclure sur les moisissures, on pourrait aussi songer à ce berger inconnu qui, ayant oublié un fromage dans une grotte, découvrit le roquefort.
 

Rappelons que l’on peut aussi employer le nom "fortuité", tiré du latin fors, « chance, hasard » et qui a aussi son charme.

 

 

 

Source : Dictionnaire de l'Académie française (https://www.academie-francaise.fr)

 

 

 

 


21/04/2025
3 Poster un commentaire

Une finale pas si féminine que cela...

 

A l'heure de l'écriture inclusive, que fait-on de noms masculins se terminant par "ée" ?

En quelques mots, rappelons ce qu'est l'écriture inclusive : généralement définie comme un « ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les hommes et les femmes », elle peut prendre de multiples formes et ne se résume donc pas au très controversé point médian.

 

Entamée dès la fin des années 1990, cette évolution reflète celle de la société actuelle, tout en renouant paradoxalement avec des conventions remontant au Moyen Âge. On parlait alors « d’inventeures » et de « mairesses ». L’histoire de la langue n’est pas si linéaire qu’on l’imagine.

 

Revenons à ces mots masculins qui ont l'outrecuidance de se terminer par une finale très "féminine".

Quelle destinée (féminin :-)) doit-on offrir à :

Apogée

Camée

Gynécée

Hyménée (mariage, union conjugale)

jamboree (sans accent !) (rassemblement de scouts à l'échelle d'un pays entier ou du monde)

Périnée

Scarabée

Sigisbée (homme qui, dans l' Italie du XVIIIe siècle, accompagnait officiellement et au grand jour une dame mariée avec un autre homme).

etc.

 

 

Je vous laisse réfléchir et m'en vais de ce pas rejoindre l'empyrée accompagnée de mon sigisbée.


07/02/2024
1 Poster un commentaire

Be my polymathe ! (*)

La polymathie, dites-vous ?

 

La polymathie est la connaissance approfondie d’un grand nombre de sujets différents, en particulier dans le domaine des arts et des sciences.

 

Le substantif associé est polymathe, parfois également nommé « personne d'esprit universel » ou « génie universel »

 

Le mot vient du grec ancien polymathēs qui signifie « connaissant, comprenant ou ayant appris en quantité », des racines πολυ- (« beaucoup ») et μαθ- (« apprentissage »).

 

 

(*) Sois mon polymathe !


11/09/2023
2 Poster un commentaire

Ebaubi

Ebaubi, kézako ?

 

Ébaubi est un vieux mot de la langue française. Il s'emploie surtout comme attribut après les verbes être, demeurer, laisser, rester...

 

Être ébaubi signifie être stupéfait, marquer une grande surprise au point de ne plus pouvoir parler.

 

Synonymes : ébahi, éberlué, interdit, interloqué, époustouflé....

 

 

***

 
 
"La belle-sœur ébaubie ; le mari riant jaune ; la dame elle-même empourprée, et pudique tout de bon"
René Boylesve (1867-1926)
 
"Tout ce que je voyais là m'étonnait, bien que je fusse assez fine pour ne pas faire la niaise ébaubie"
George Sand (1804-1876)
 
"Pierron, ébaubi, ne savait même plus comment faire halte en un si beau chemin"
René Boylesve (1867-1926)
 
"Devant un public ébaubi, il mordait à pleines dents dans les bicyclettes qu'il dévorait par peloton"
Sens-Dessous, 2013, Florian Graton (Cairn.info)

 

 

Étonné au point au point de balbutier, de bégayer, de ne plus pouvoir s’exprimer.  Le terme vient de l’ancien français abaudir, « rendre bègue », dérivé du latin balbus, « bègue ». On dit souvent « tout ébaubi »Le nom dérivé est ébaubissement (rare). Exemples :

  • Après qu’elle m’a donné un baiser sur la joue, tout ébaubi, je ne pus qu’expulser des sons incompréhensibles qui la firent bien rire.
  • Les pauvres étaient ébaubies, incapables de ne rien formuler d’intelligible après avoir découvert leur maison détruite par l’inondation. 
  • Toutes ces toiles assaillaient en foule sa mémoire. Le commis étonné par ce client qui s’oubliait devant une table, lui demanda sur lequel de ces guides il fixait son choix. Des Esseintes demeura ébaubi, puis il s’excusa, fit l’emplette d’un Baedeker et franchit la porte. (Huysmans, À Rebours)
  • Aux cierges, au vitrail,
    D’un autel en corail,
    Une jeune Madone
    Tend, d’un air ébaubi,
    Un beau cœur de rubis
    Qui se meurt et rayonne ! (Laforgue, Complainte d’une vigie)


En savoir plus sur : https://www.laculturegenerale.com/ebahi-ebaubi-difference/ ©

Étonné au point au point de balbutier, de bégayer, de ne plus pouvoir s’exprimer.  Le terme vient de l’ancien français abaudir, « rendre bègue », dérivé du latin balbus, « bègue ». On dit souvent « tout ébaubi »Le nom dérivé est ébaubissement (rare). Exemples :

  • Après qu’elle m’a donné un baiser sur la joue, tout ébaubi, je ne pus qu’expulser des sons incompréhensibles qui la firent bien rire.
  • Les pauvres étaient ébaubies, incapables de ne rien formuler d’intelligible après avoir découvert leur maison détruite par l’inondation. 
  • Toutes ces toiles assaillaient en foule sa mémoire. Le commis étonné par ce client qui s’oubliait devant une table, lui demanda sur lequel de ces guides il fixait son choix. Des Esseintes demeura ébaubi, puis il s’excusa, fit l’emplette d’un Baedeker et franchit la porte. (Huysmans, À Rebours)
  • Aux cierges, au vitrail,
    D’un autel en corail,
    Une jeune Madone
    Tend, d’un air ébaubi,
    Un beau cœur de rubis
    Qui se meurt et rayonne ! (Laforgue, Complainte d’une vigie)


En savoir plus sur : https://www.laculturegenerale.com/ebahi-ebaubi-difference/ ©

tonné au point au point de balbutier, de bégayer, de ne plus pouvoir s’exprimer.  Le terme vient de l’ancien français abaudir, « rendre bègue », dérivé du latin balbus, « bègue ». On dit souvent « tout ébaubi »Le nom dérivé est ébaubissement (rare). Exemples :

  • Après qu’elle m’a donné un baiser sur la joue, tout ébaubi, je ne pus qu’expulser des sons incompréhensibles qui la firent bien rire.
  • Les pauvres étaient ébaubies, incapables de ne rien formuler d’intelligible après avoir découvert leur maison détruite par l’inondation. 
  • Toutes ces toiles assaillaient en foule sa mémoire. Le commis étonné par ce client qui s’oubliait devant une table, lui demanda sur lequel de ces guides il fixait son choix. Des Esseintes demeura ébaubi, puis il s’excusa, fit l’emplette d’un Baedeker et franchit la porte. (Huysmans, À Rebours)
  • Aux cierges, au vitrail,
    D’un autel en corail,
    Une jeune Madone
    Tend, d’un air ébaubi,
    Un beau cœur de rubis
    Qui se meurt et rayonne ! (Laforgue, Complainte d’une vigie)


En savoir plus sur : https://www.laculturegenerale.com/ebahi-ebaubi-difference/ ©

tonné au point au point de balbutier, de bégayer, de ne plus pouvoir s’exprimer.  Le terme vient de l’ancien français abaudir, « rendre bègue », dérivé du latin balbus, « bègue ». On dit souvent « tout ébaubi »Le nom dérivé est ébaubissement (rare). Exemples :

  • Après qu’elle m’a donné un baiser sur la joue, tout ébaubi, je ne pus qu’expulser des sons incompréhensibles qui la firent bien rire.
  • Les pauvres étaient ébaubies, incapables de ne rien formuler d’intelligible après avoir découvert leur maison détruite par l’inondation. 
  • Toutes ces toiles assaillaient en foule sa mémoire. Le commis étonné par ce client qui s’oubliait devant une table, lui demanda sur lequel de ces guides il fixait son choix. Des Esseintes demeura ébaubi, puis il s’excusa, fit l’emplette d’un Baedeker et franchit la porte. (Huysmans, À Rebours)
  • Aux cierges, au vitrail,
    D’un autel en corail,
    Une jeune Madone
    Tend, d’un air ébaubi,
    Un beau cœur de rubis
    Qui se meurt et rayonne ! (Laforgue, Complainte d’une vigie)


En savoir plus sur : https://www.laculturegenerale.com/ebahi-ebaubi-difference/ ©

31/08/2023
0 Poster un commentaire


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser