Sous la plume de Marianne

Sous la plume de Marianne

Guillaume à Lou

 

Extrait d'une lettre de Guillaume Apollinaire à Lou, septembre 1914

 

 

"Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d’hier soir, j’éprouve maintenant moins de gêne à vous l’écrire. Je l’avais déjà senti dès ce déjeuner dans le vieux Nice où vos grands et beaux yeux de biche m’avaient tant troublé que je m’en étais allé aussi tôt que possible afin d’éviter le vertige qu’ils me donnaient. "

 

 

Puis le 28 octobre 1914

"Je pense à toi sans cesse. Rapporte aussi tes lettres à Nice que je les relise, dans les entractes que l’amour voudra bien nous laisser les plus courts possible"

 

 

En 1914, le poète Guillaume Apollinaire fait la connaissance de Louise de Coligny Chatillon dans un restaurant à Nice. En quelques secondes c'est le coup de foudre... Dès lors, Apollinaire lui écrira des centaines de lettres.

A cette époque la jeune femme a 33 ans. Très indépendante, elle fascine le poète qui lui déclare rapidement toute son admiration.

C'est le début d'une passion aussi intense qu'éphémère...

 

Lorsque l'auteur d'Alcools est tombé amoureux de son "étoile polaire"...

 

"Mon Lou je veux te parler maintenant de l’Amour

Il monte dans mon cœur comme le soleil sur le jour

Et le soleil il agite ses rayons comme des fouets

Pour activer nos âmes et les lier

Mon amour c’est seulement ton bonheur

Et ton bonheur c’est seulement ma volonté

Ton amour doit être passionné de douleur

Ma volonté se confond avec ton désir et ta beauté

Ah ! Ah ! te revoilà devant moi toute nue

Captive adorée toi la dernière venue

Tes seins ont le goût pâle des kakis et des figues de Barbarie Hanches fruits confis je les aime ma chérie

L’écume de la mer dont naquis la déesse

Evoque celle-là qui naît de ma caresse

Si tu marches Splendeur tes yeux ont le luisant

D’un sabre au doux regard prêt à se teindre de sang

Si tu te couches Douceur tu deviens mon orgie

Et le mets savoureux de notre liturgie

Si tu courbes Ardeur comme une flamme au vent

Des atteintes du feu jamais rien n’est décevant

Je flambe dans ta flamme et suis de ton amour

Le phénix qui se meurt et renaît chaque jour".



28/07/2024
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