Je dirais n'importe quoi pour te parler de moi
Il y a quelques années de cela, j'avais un rêve - que je nourris toujours secrètement - faire de la voix off. Il parait que j'ai une belle voix.
Je décidai donc de prendre des cours de diction, d'élocution, de voix.
Mon professeur m'avait demandé de choisir des textes.
L'un des tout premiers textes fut "La lettre de Rosalie" extraite du magnifique film "César et Rosalie". Ce film, je l'ai vu tant de fois. A chaque fois, il m'étreint et me prend toujours avec la même force et la même émotion.
Cette lettre, je la connais par coeur. Je vous l'offre.
C'est une maison qu'on avait oubliée.
Carla dit qu'elle se rappelait la couleur des volets.
Moi, je suis sûre que ce n'est pas la même.
Mais tu sais comment sont les choses qu'on aime, on a beau les repeindre...
Le vent s'est levé lundi et je suis contente et je t'écris ma cinquième lettre et je m'attends à ton cinquième silence.
J'entends toute la famille qui vit et qui rit en bas et si je t'écris que je suis triste, c'est malhonnête et je le sais.
Je ne te reverrai pas et je le sais aussi et pourtant, je voudrais qu'on me dise où tu es.
Où tu es ? Tu vis et tu ne réponds pas.
Evidemment, Marie-Thé a failli se tuer en sautant d'un rocher.
Simon est amoureux.
J'ai acheté deux robes, une petite bleue et une petite blanche au marché du matin.
Maman a passé son permis de conduire, on se demande pourquoi tout à coup.
Antoine est venu nous voir.
Pour les robes, ce n'est pas vrai, je n'ai rien acheté, mais je dirais n'importe quoi pour te parler de moi.
Ce n'est pas ton indifférence qui me tourmente, c'est le nom que je lui donne :
la rancune, l'oubli.
David,
César sera toujours César,
et toi, tu seras toujours David qui m'emmène sans m'emporter,
qui me tient sans me prendre
et qui m'aime sans me vouloir...
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